Taiji Kase
BIOGRAPHIE DE SENSEI TAIJI KASE 9ème DAN de Karate Do Shotokan
Sensei Taiji KASE est né le 9 février 1929 à Tokyo et passe son enfance à Nakayama Chiba. Dès l’âge de 5 ans il pratique le
judo assidûment, comme son frère et son père qui est 5ème dan. Il est lui-même 2ème dan en 1944 et s’initie à l’aïkido. En
février 1944, il a 15 ans quand il découvre le livre « Karate do kyohan » de Gichin Funakoshi (1868 - 1957) et décide de se
rendre au Honbu Dojo Shotokan où Yoshitaka l’accepte malgré son jeune âge, et après une longue discussion sur le Budo. En
mars 1945 il est formé à l’école de la Marine – Kaigun heiwa gakko - dans le camp des pilotes Kamikazes. Il n’y restera que
six mois, jusqu’à la fin de la guerre. En septembre 1945 il entre à l’université Senshu - département économie - d’où il
sortira diplômé en mars 1951. Il y est capitaine de l’équipe de karaté, ce qui lui permet de pratiquer intensément avec
Genshin (Motonobu) Hironishi et Jotaro Takagi. C’est à cette époque que sur le tatami, il rencontre Hiroshi Shiraï qui lui,
est étudiant à l’université Komazawa. En 1949 Sensei Kase sera, à 20 ans, le plus jeune au grade de Sandan. Sensei
Yoshitaka Funakoshi est décédé à l’âge de 39 ans le 7 novembre 1945, et bien qu’il se soit peu entraîné avec lui, sa
pratique fut un choc pour le jeune Kase qui cherchera sans cesse à atteindre son niveau de pratique, et dans son
enseignement, se référera constamment à ce fils Funakoshi qui recherchait « plus de mental, plus de puissance, plus
d’énergie ». L’entraînement était très dur, du fait de l’esprit qui régnait au Japon en pleine Seconde guerre mondiale -
époque dont il dira plus tard que « c’était la vraie époque du Budo ».
Présenté par Sensei Hironishi (1916-1999), il entre à la JKA (créée en 1956) dont Sensei Nakayama est alors chef instructeur
(et le restera jusqu’à sa mort en 1987) et Taiji Kase devient un professeur des plus qualifiés . Il entraîne de jeunes
instructeurs : Enoeda, Shiraï, Kanazawa, Ochi.
En Mars 1964, année des JO de Tokyo, il est envoyé en Afrique du Sud pendant trois mois pour y développer le karaté.
Début 1965, mandaté par Zentaro Kosaka - président de la JKA et ministre japonais des Affaires Etrangères - il a pour
mission de propager le Karaté à travers le monde. Il est cette fois à la tête d’un groupe composé de Enoeda et Shiraï. En un
mois, ils donneront des démonstrations à travers le monde. Puis Sensei Shiraï partira pour l’Italie où il restera, Sensei
Enoeda choisira Liverpool. Sensei Kase retournera en Belgique et aux Pays-Bas, puis il rentre au Japon.
Il arrive à Paris en août 1967, accueilli à la gare par Jean-Pierre Lavorato pour enseigner au dojo d’Henri Plée.
Chef instructeur en France pour la JKA Europe, il formera de nombreux élèves, et conduira ses équipes aux divers
championnats (de France, d’Europe, du Monde) organisés par la JKA. La JKA organisera en 1973 une tournée à Kyoto, où
Sensei Kase conduira la première équipe de France « Kata ». Il quitte en 1972 le dojo d’Henry Plée pour se consacrer à
l’enseignement du vrai karaté. Car bien que membre de la JKA - et l'un des créateurs des premières règles de compétitions
où il fut aussi arbitre- il ne cessera jamais de pratiquer le karaté comme un Budo. L'émergence du karaté moderne l'incitait
à faire renaître le concept de Budo dans sa pratique et dans son enseignement. Il était convaincu que le développement
sportif du karaté moderne, faisant perdre au karaté do son âme authentique, est incompatible avec le concept du Budo.
Il considérait la compétition sportive comme une phase possible du karaté, une réalité limitée par les règles de
compétition et d’arbitrage. Dans la philosophie des arts martiaux, l'esprit doit être libre et sans limite. De ce fait, il doit y
avoir un niveau au-dessus de la compétition : le karaté dans l'esprit du Budo.
A partir de 1976, il multiplie ses voyages à l’étranger : Yougoslavie, Italie, Afrique (Algérie, Mali, Côte d’Ivoire). Dans les
années quatre-vingts il publiera deux livres sur les « Dix-huit kata supérieurs » et les « Cinq Heian », manuels qui sont
toujours réédités. Quand il quitte la JKA à la fin de cette décennie, il crée avec Sensei Shiraï la World Karate Shotokan
Academy (1989 - la WKSA) destinée à l’enseignement des ceintures noires et des professionnels du Karate-do Shotokan. Son
principal souci est de continuer à progresser. Sensei Kase était prêt à partager ses connaissances et son expérience avec
ceux qui l’écoutaient. Il disait que « tout karateka doit pratiquer au moins 20 années avant de savoir s’il doit ou non
continuer »..!
Le 31 mai 1999, Sensei Kase résiste à une attaque cardiaque et après six mois de repos forcé, reprend l’enseignement et
l’entraînement, mentalement plus fort que jamais. Il disait : « Si vous enseignez le karaté, vous devez vous entraîner
régulièrement vous-même. Vous devez pratiquer plus fort, et plus que vos étudiants. Si vous avez pratiqué assez
longtemps, le karaté est en vous et vous pouvez vous entraîner n’importe où. » Il a comme passion d’étudier de vieux livres
de Budo, de poésie et de philosophie. C’est un grand historien des Arts Martiaux. Il a enseigné le sens de cette phrase
prononcée par Gishin Funakoshi : « Karate ni sente nashi » (Il n’y a pas de 1ère attaque en Karaté).
En 2001, est fondée la Shotokan Ryu Kase Ha Instructors Academy (SRKHIA) à vocation internationale, dont l’objectif est de
diffuser efficacement l’esprit du karaté de Yoshitaka Funakoshi, en formant des instructeurs qui entraîneront les
générations suivantes à la pratique du karaté en tant que budo. Le 29 septembre 2002, entouré de ses plus fidèles élèves
au sein du Shihankaï, il signe le « Grading Syllabus », programme technique requis pour les passages de grades à partir du
Shodan ,- afin de pérenniser l’enseignement de la « Kase ha ryu » dont il a choisi l’emblème. Son affection profonde envers
la tradition japonaise des samouraïs et les principes du Code du Bushido, a marqué durant toute sa vie sa pratique du
Shotokan Karaté Do, et engendrera cette lignée particulière qui porte désormais son sceau : le « Kase Ha Shotokan Ryu
Karate Do ».
Sensei Taiji Kase nous quittera à l’âge de 75ans, le 24 novembre 2004 à Paris.
Sensei Kase parlait toujours des trois étapes de l’évolution du karaté : celle d’Okinawa, celle du Japon, et celle de
Yoshitaka. Ceux qui ont connu son Karaté et aimé l’homme ajouteront une époque de plus, celle de Sensei Kase, la "Kase
Ha".
C’est à eux désormais qu’il revient de transmettre cette richesse aux jeunes générations afin que l’histoire des arts
martiaux retienne son nom.
MARQUEE - Exemple simple